Lien vers ce message 18 Janvier 2011, 12:25
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«Budô shoshinshû» (La voie du guerrier, écrits destinés aux débutants) s'adressait aux jeunes samouraïs et posait le problème philosophique de l'existence du guerrier en temps de paix.

Avec cet ouvrage, Daidôji Yûzan adopte le point de vue du serviteur, décrivant les obligations et les devoirs du samouraï et délaisse la vie officielle des seigneurs féodaux déjà abondamment traitée.

Pour lui, le samouraï doit être un exemple pour lui-même, sa famille, ses amis et ses relations, mais également pour la société en général. En adoptant une attitude pragmatique et en développant son sens pratique, il parviendra à cet objectif.

Tout au long de ce livre il est question d'application, de réflexion et de volonté, une démarche intellectuelle qui guide les pas du samouraï sur la Voie de l'accomplissement en gardant toujours à l'esprit que «Lorsqu'il devient samouraï ; l'homme doit considérer comme son devoir suprême de ne jamais se départir de l'idée de la mort».

DAIDÔJI Yûzan (1639-1730) appartenait à une éminente famille de samouraïs dont la chronique fait remonter l'origine au clan Taira (XIIe siècle), rattaché tardivement à Matsudaira Tadateru, le sixième fils du shôgun leyasu. Le grand-père et le père de Yûzan servirent Tadateru jusqu'au siège du château d'Osaka en 1615 où, ayant tardé à envoyer ses troupes pour soutenir leyasu, les Daidôji se virent dépossédés de leur fief et contraints à abandonner leur charge pour devenir de simples rônins. Arrivé jeune à Edo (aujourd'hui Tokyo), Yûzan étudia les sciences militaires de 1658 à 1672 auprès de deux des plus grands tacticiens de l'époque, Obata Kanegori et Hojo Ujinaga, puis voyagea dans tout le pays, entrant quelque temps au service des clans Asano et Matsudaira. C'est cette vie de rônin qui lui permit de prendre conscience des problèmes rencontrés par les jeunes samouraïs. Dès lors, il s'interrogea sur l'intérêt d'appartenir à une classe dont l'existence même était remise en question dans un pays pacifié. Avant de mourir à l'âge de 92 ans, il écrivit le Budô Shoshinshû.